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Отечественная война в письмах современников (1812—1815 гг.)
Автор: Н. Ф. Дубровин (1837—1904)

Источник: Дубровин, Н. Ф. Отечественная война в письмах современников (1812—1815 гг.). — СПб.: 1882. Качество: 75%


[178]

№ 178. Анстедтъ — графу Нессельроде.

11-го октября 1812 г. Леташевка.

L’armée est en mouvement. Je reste encore jusqu’au passage de l’arrière-garde. Je n’ai point redigé de bulletin de l’affaire du 6, parce que, je dois l’avouer, j’ai fait la relation du général Bennigsen. Il était au lit pour sa contusion, et je ne pouvais guère lui refuser ce petit service. D’ailleurs le général Konovnitzin, l’homme le plus loyal, le soldat le plus audacieux, le général, dont nous devons le plus nous promettre, est occupé; l’on est toujours en marche, ou en disposition, ou en affaire, dépuis que je suis ici, et il est difficile ainsi d’extraire des journaux, sans lesquels un relation ou un bulletin n’est jamais qu’un roman.

Le maréchal, qui me traite avec bonté, a fait expédier à ma demande, d’une manière incapable de compromettre, la lettre de Crossard, dont copie ci-joint. Je l’ai retouché un peu: l’original ne me plaisait pas. Sous cette forme j’espère qu’elle faira de l’effèt. Elle a été expédiée le 7. Je demande des ordres pour l’avenir à [237] l’égard de ces transmissions, dont les actes sont toujours cachetés pour nous.

Le lendemain de l’affaire brillante du général Benigsen il y a eu un parlementaire. Le maréchal a voulu, que j’assistasse à l’entretien. Je dois avouer, que le prince a eu une grande supériorité dans la conversation, où il n’a pas donné le temps à l’envoyé d’ouvrir la bouche. C’est moi qui ai répondu à la lettre du prince Alexandre. Je joins ici la copie de cette réponse[1]. Je désire qu’elle rencontre la haute approbation.

Vous savez, que le prince Schwarzenberg s’est reporté sur le Bug.

Songez, qu’il y a 10 personnes qui tapagent dans notre isba; jugez si l’on peut être correcte.

P. S. Voulez-vous faire le pari, que dans 6 semaines nous sommes sur la Dvina ou sur les lignes équivalentes? Vous aurez, j’espère, confiance dans mes prophéties, vous voyez que les événements prospèrent.

A Goussarowo, sur la route de Toula, le 13.

J’écris en marche, après deux nuits blanches. J’ai passé hier toute la journée près du champ de bataille. Napoléon voulait gagner le chemin de Toula en l’enlevant et en nous prévenant à Maloïaroslavets. Le général Doctoroff avait été détaché pour prévenir ce mouvement et malgré la vivacité et la force des attaques de l’ennemi, il s’est maintenu jusqu’à ce que les renforts envoyés et la présence de toute l’armée, qui était au-dessus des hauteurs, d’où les français pouvaient la compter, leur eûrent fait appercevoir leur erreur. La journée a été très chaude, cependant la perte moins considérable de notre part, parce que le canon de l’ennemi ne pouvait point faire d’effet, et le nôtre avait sou plein jeu. Malheureusement, les tirailleurs français avaient un terrain très avantageux. [238]

La cavallerie n’a pas tiré l’épée. Le général Benigsen s’est exposé dans cette affaire comme à Borodino. Il est toujours au feu des petites armes. La ville à été prise et reprise sept fois. A 10 heures du soir le feu avait consumé la ville. Le combat fini, le général Bennigsen, après avoir délibéré avec le maréchal, fit construir deux batteries immenses, qui auraient écharpé l’ennemi en descendant des hauteurs qu’il occupait, s’il était venu nous attaquer le lendemain. Tout le monde s’attendait à une grande bataille, toutes les circonstances l’annonçaient; le maréchal a couché au bivouac, le général Benigsen tout près de la ville en cendres. J’étais avec lui dans les mêmes quartiers. A notre reveil cependant les choses étaient changées. On se repliait apparemment parce que l’ennemi avait fait des détachements, qui auraient pu nous prévenir encore; moi, je crois que c’eût été le cas de se jetter sur ce qui était devant nous; mais je n’aime point à parler de ce que je n’entends pas suffisamment et de ce qui n’est pas démontré à mes yeux.

Примѣчанія

  1. См. письмо кн. Кутузова герцогу Невшательскому отъ 8-го октября 1812 г., № 172.
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