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Отечественная война в письмах современников (1812—1815 гг.)
Автор: Н. Ф. Дубровин (1837—1904)

Источник: Дубровин, Н. Ф. Отечественная война в письмах современников (1812—1815 гг.). — СПб.: 1882. Качество: 75%


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№ 125. Бенигсенъ — супругѣ[1].

11-го сентября 1812 г., въ 32-хъ верстахъ отъ Москвы.

J’ai eu le plaisir de recevoir ta lettre, ma chère Marie, par l’ami Wilson du 29 passé, qui, avec son camerade, est arrivé avant-hier matin. Je ne conçois pas ce que c’est qu’on ne t’a pas rendu ma lettre que je t’ai écrit le soir de l’action du 26 par le même feldjäger par lequel le Prince Koutousoff a écrit à sa femme, je ne conçois pas comment on peut retenir des lettres qu’on écrit dans sa famille, ce sont de ces vilainies qu’il faut ajouter à bien d’autres qui se font. Quand ce feldjäger retournera, je m’informerai à qui il l’a rendue. C’est Wilson qui envoye un exprès à Pétersbourg et qui te remettra celle ci, je pourrai donc t’écrire à coeur ouvert. Il est certain que c’est à moi qu’on doit la disposition de la bataille du 26 et que si on aurait voulu m’écouter entièrement, qu’elle serait devenue plus décisive pour nous avec une bien moindre perte que celle que nous avons fait. [130] Toute l’armée le sait que toutes les opérations qui se font à présent et dont on doit s’attendre les plus brillantes suites, est mon ouvrage; voyons donc ce qu’on fera pour moi à présent. Si on est mesquin envers moi et si on ne tâche de témoigner à la face de la Nation la part que j’ai eu bien de ce qui se fait, je te donne ma parole que tu me verras bientôt arriver à Pétersbourg, prêtant serment de fermer pour toujours ma boutique, et sans être censé de trop d’amour propre j’ose croire qu’on s’en ressentira dans cette guerre qui encore n’est pas finie. A cette occasion je ne puis m’empêcher de te dire qu’un espion français qui s’est découvert à nous a été chargé principalement de savoir si je suis à l’armée et depuis quand. Enfin, si on ne tâche pas de réparer un peu les torts et les grands torts qu’on a eu envers moi, je suis décidé de ne plus risquer d’être tué pour m’attirer des humiliations.

J’ai encore les ducats en entier chèz moi, à moins que nous n’entrions en Pologne (ce que pourtant j’espére bientôt) je ne saurai comment les changer.

Примѣчанія

  1. Письмо это отправлено въ общемъ конвертѣ на имя лорда Каткарта.
Содержание