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Отечественная война в письмах современников (1812—1815 гг.)
Автор: Н. Ф. Дубровин (1837—1904)

Источник: Дубровин, Н. Ф. Отечественная война в письмах современников (1812—1815 гг.). — СПб.: 1882. Качество: 75%


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№ 124. Барклай-де-Толли супругѣ (въ конвертѣ на имя лорда Каткарта).

11-го сентября 1812 г. Красная-Пахра.

J’apprends dans ce moment qu’il a une occasion sûre pour Pétersbourg (car malheureusement je n’apprends jamais l’expédition d’un courrier, puis que je ne me mêle de ces tristes gens qui ont maintenant dans leurs mains les rênes des armées) et j’en profite pour te donner de mes nouvelles. J’attends avec impatience ma délivrance d’ici. Nos affaires ont pris ici à présent une telle tournure que nous pouvons espérer de terminer la guerre heureusement et honorablement, mais il faut agir tout autrement et avec plus d’activité. On ne peut me faire le reproche que j’y suis indifférent, car j’ai toujours franchement dit mon opinion, mais il parait qu’on m’évite et qu’on me cache beaucoup. Quel que soit le résultat, j’ai toujours la conviction d’avoir fait tout ce qui était nécessaire pour la conservation de l’état, et si Sa Majesté a encore à present une armée qui menace [129] l’ennemi de sa ruine, c’est à moi qu’on le doit. Après plusieurs combats sanglants, par lesquels je retenais à chaque pas l’ennemi et lui causait de sensibles pertes, j’ai remis au prince Koutousoff, au moment qu’il prit le commandement, l’armée dans un tel état qu’elle pouvait se mesurer avec chaque puissance ennemie. Je la lui remis au moment où j’étais fermement résolu d’attendre dans une excellente position l’attaque de l’ennemi, et où j’étais sûr de le battre. Je ne sais pas pourquoi nous nous sommes retirés de cette position et que nous nous trainons comme les enfants d’Israel dans le désert. Si à la bataille de Borodino l’armée n’a été tout à fait ruinée, c’est à moi qu’on le doit, et cette conviction me servira de consolation dans le dernier moment de ma vie. Tout ce que je t’écris ici est un secret que je te prie de bien garder. La seule grâce que j’implore, c’est d’être délivré d’ici, de quelle manière cela m’est tout égal.

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